Il semblerait que ces derniers temps, certaines institutrices de maternelle aient des velléités de jouer aux psychologues. On pourrait se réjouir de cette bonne nouvelle, quoi de plus naturel qu’elles soient à l’écoute des spécificités et des besoins de leurs petits élèves ? Seulement voilà, il semblerait qu’elles aient toutes eu accès à la même information complètement loufoque : les petites filles qui se détacheraient les cheveux en arrivant dans la classe seraient en fait en train de dégrader leur image corporelle une fois les parents partis travailler.

Imaginez une petite fille de trois ou quatre ans, que sa maman habille et coiffe avant de partir à l’école. Une fois dans la classe, vers 8h30, elle se rend compte que la queue de cheval est un peu serrée ou que la barrette fait mal, et elle libère sa chevelure pour se sentir mieux – ou pour montrer son chouchou-licorne à sa copine. Qui peut réellement penser qu’on a là affaire à un problème psychologique inquiétant ? Et pourtant, je suis face à cette maman désemparée et profondément inquiète car la maitresse lui a vivement recommandé de consulter de toute urgence car sa fille « se dégrade physiquement à chaque fois que sa mère quitte la classe le matin ».

Il y aurait de quoi sourire, mais cette année j’ai déjà reçu deux petites filles pour ce motif, et on vient de me parler d’un autre cas dans une autre ville. De là à penser que ces institutrices ont toutes lu le même article, il n’y a qu’un pas…  Si vous arrivez à trouver la source de ces absurdités, faites-moi signe !

Cécile Viénot