La peinture s’écaille aux quatre coins de la pièce, les rideaux jaunis par le temps ne tiennent plus qu’à un fil et la vétusté des fenêtres laissent s’engouffrer les courants d’air frais pendant l’hiver. Les dalles au plafond n’ont plus d’âge et viennent soutenir les néons qui éclairent sans chaleur les lieux. Le matériel pédagogique est souvent incomplet et dépassé. Pour le renouveler, pas de problème ! Pour cela, il faudra y mettre de sa contribution financière personnelle.

Ce lieu de travail, c’est le quotidien d’Anne, Claire, Laurent, Céline, Muriel, Philippe et bien d’autres. Leur point commun, ils sont tous professeurs des écoles. Leur défi, venir travailler avec enthousiasme et plaisir dans des lieux tristes et défraichis. Deuxième défi, faire de ces mêmes lieux un cocon pour accueillir vos enfants pour leur journée d’école. Il est avéré qu’un lieu chaleureux, adapté et répondant aux besoins des uns et des autres favorise la motivation, l’envie de s’investir et le plaisir à travailler.

À l’heure où les entreprises s’interrogent sur le bien-être de leurs employés et sur l’amélioration des conditions de travail, il y a une institution qui n’a pas encore suivi le pas : l’Éducation Nationale.

Les enseignants doivent donc ruser pour essayer de rendre agréable ces lieux de vie. Heureusement, les peintures des enfants viennent agrémenter et égayer les murs, alors qu’on sait aussi que des murs épurés facilitent la concentration. Une nouvelle injonction contradictoire à laquelle sont confrontés les enseignants.

Alors comme pour le renouvellement du matériel, est-ce aux professeurs d’investir dans des pots de peinture et de rassembler les bonnes âmes pour offrir des espaces dignes de ce nom ? Offrir des conditions d’accueil dignes aux élèves n’est-ce pas à une marque de bienveillance ; cette fameuse école de la bienveillance prônée par le Ministre en place ?

Cécile Viénot